L'asile de Cadillac, dont l'origine remonte au 11e siècle, a été transformé en 1617 par le duc d'Epernon pour créer un hospice. Au départ, les malades étaient enterrés dans le cimetière municipal. Au cours de la Première guerre mondiale, l'arrivée massive de "gueules cassées" oblige la municipalité à acheter un terrain jouxtant le cimetière communal et destiné à ces nouveaux malades. Plus de 3000 personnes y sont enterrées. Seules les 900 croix de fer installées dans les années 1950 sont encore visibles. Un carré militaire comprend les 98 sépultures des "mutilés du cerveau" de la Grande guerre qui ont été identifiés. Ce cimetière est un témoignage unique en France d'un aspect méconnu de la psychiatrie, à savoir le traitement réservé aux patients et victimes de guerres décédés dans les asiles.
Source :
http://www.culture.gouv.frRectifié et complété :
- C’est l’Hôpital Sainte Marguerite que crée le Duc d’Epernon en 1617 à l’emplacement de l’ancien hospice St Léonard. Le terme "Asile" apparaît avec la Loi de 1838 sur les aliénés, et reste l’appellation officielle des hôpitaux psychiatriques jusqu’en 1970 !
- "Au départ les malades étaient enterrés..." : on peut comprendre que ce serait en 1617... ce qui est fort peu probable, à l’époque il a sans doute existé un cimetière enclos dans l’hôpital même, bien difficile aujourd’hui à localiser... Le cimetière communal actuel semble s’être formalisé au début du XIXè siècle.
- " L’arrivée massive de gueules cassées" : il s’agit en fait de l’augmentation massive du nombre des patients décédés à l’hôpital des suites de la guerre ; l’expression "gueules cassées" est inexacte concernant les poilus transférés à CADILLAC pour troubles mentaux. Elle est récusée par l’association du même nom.
- Plus que 3000, ce sont près de 4000 patients, essentiellement masculins, de toutes origines géographiques, qui ont été inhumés sur les 1000 emplacements que comprenait ce cimetière. Une rangée a été bouleversé lors de travaux d’aménagement, ce qui n’en laisse plus que 895 tombes visibles.
- Concernant les 98 "mutilés du cerveau" inhumés dans le carré militaire, une trentaine seulement a pu être identifiée.
Il convient de préciser que tout le travail de recherche concernant l’histoire de ce cimetière et de ses patients a été mené par le Pr M. BENEZECH, président de notre Association, grâce à qui le site a été inscrit à l’inventaire des MH en 2010.